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PEUGEOT 4007 2.2HDi PACK PREMIUM 156CH

 


Le premier SUV Peugeot


Présentation:


Il était temps que l'on s'attarde un instant sur le premier SUV Peugeot, le 4007. PSA (Peugeot-Citroën) s'est associé à la marque japonaise Mitsubishi pour concevoir leur premier 4x4 en faisant l'impasse sur le Dangel fabriqué dans les années 80 sur base de 504. L'idée de cette association était très bonne au début. S'allier avec le septuple vainqueur du Dakar pour la conception d'un 4x4, c'est plutôt intelligent. Mais est-ce que la mayonnaise va prendre comme avec l'autre modèle du genre dans la catégorie des citadines, la 107, le C1 et l'Aygo de Toyota? Pour le 4007, on parle quand même d'un SUV plutôt haut de gamme. Heureusement, Peugeot ne vise que 20 000 ventes par an pour ce début de carrière.

 

 

Style:


Le 4007 est basé sur la plate-forme de l'Outlander de Mitsubishi et du C-Crosser de Citroën. Les trois constructeurs ont décidés de créer une carrosserie très proche selon les modèles. La partie arrière et le profil sont copies conformes. Seul la calandre diffère. Peugeot reprend la face avant caractéristique de sa gamme. Certains aiment, d'autres la trouvent trop agressive. Pour ma part, j'adore. Le 4007 ne fait pas dans la dentelle et on le voit venir de loin avec sa gueule de carnassier. Le chrome sur la grille et sur les feux antibrouillards lui donne un côté bourgeois. Les barres de toit en alu et les jantes immenses de 18 pouces finissent de parfaire l'ensemble. Même si le Peugeot ressemble par certains côtés à ses cousines, grâce à sa face avant, il s'offre une vrai personnalité. Sur ce plan, c'est plutôt bien joué.

 


Intérieur:


Si le style extérieur est plutôt avenant, on ne dira pas tout à fait la même chose côté vie à bord. PSA a poussé un peu loin les économies côté conception. Le 4007 arbore la planche de bord de l'Outlander trait pour trait. Seul le volant et certains détails d'équipement diffèrent. Un peu léger pour personnaliser son véhicule. Résultat, tout au long de cette essai, je ne me suis jamais senti dans une Peugeot. Par rapport à sa berline de soeur, la 407, le 4007 fait pâle figure côté finition. Cela est froid, dans un style très japonais. De plus, la qualité des matériaux laisse à désirer. Les plastiques sont creux et l'assemblage tout juste correcte. Heureusement, cette finition cuir relève un peu l'ensemble et l'équipement est carrément pléthorique. L'habitabilité est satisfaisante pour 5 personnes avec en plus, un coffre gigantesque de 510litres avec la rangée de sièges du milieu avancée au maximum. En configuration 7 places, le coffre devient presque inexistant, les sièges sont durs comme du béton. Néanmoins, elles ont le mérite d'être là pour un dépannage de courte durée.

 


Technique et tarif :


Le 4007 est équipée du 2.2HDi de la famille Peugeot équipant entres autres le 407 et bien d'autres modèles du groupe. La seule différence vient de l'abblation d'un des turbos (double sur la 407) et d'une puissance revue légèrement à la baisse avec 156ch au lieu des 173 à l'origine. Il a fallu faire des concessions pour le caser dans la petite cage moteur. Le couple est de 380nm à 2000tr/mn. L'auto chausse du 225/55R18. Le 4007 pèse 1747kg à vide, sa vitesse maximum est de 200km/h tout rond, il abat le 1000mDA en 31.8s et le 0 à 100km/h en 9.9s. Sa consommation moyenne approche les 9.5L au 100km en usage mixte. Il peut fonctionner avec les deux roues avants motrices uniquement, ou alors en mode automatique permettant une répartition du couple allant de 15 à 55% sur le train arrière. Enfin, le mode Lock permet de bloquer le différentiel central avec une répartition du couple plus importante sur le train arrière. Le 4007 mesure 4.65m pour 1.81m de largeur et sa capacité de chargement varie de 184 à 1686 litres toutes banquettes rabattues.


L'équipement dans cette version Premium Pack comprend les barres de toit alu, les jantes alu 18, l'aide au stationnement arrière, le kit mains libres, les antibrouillards, les 6 airbags, l'ABS, la transmission intégrale, l'ESP, la climatisation automatique, le détecteur de luminosité, le lecteur CD MP3, le régulateur et limiteur de vitesse, les rétros électriques rabattables, le marche pied latéral chromé, les vitres arrières surteintées, les projecteurs Xénons, le chargeur 6CD, la sellerie cuir et les sièges avants chauffants mais électrique uniquement pour le conducteur. Le tarif de cette version ultime s'élève à 48 000€TTC.

 

  

 

Impression à l'essai :


Nous avons pu nous faire une bonne idée sur ce SUV Peugeot après 24 heures d'essai en comptabilisant 300km d'essai autour de notre belle île de la Réunion. Le 4007 se conduit comme une berline normale à faible allure. Toutes les commandes sont plutôt douces, l'embrayage progressif et le moteur hyper volontaire. Ce 2.2HDi nous montre ses vrais qualités avec un couple disponible relativement tôt et un punch assez étonnant passé 1800tr/mn. Malheureusement, mes oreilles apprécient modérément son bruit de bloc diesel. Ce n'est pas vraiment la faute de ce dernier, mais plutôt celle de l'insonorisation. Même de ce côté là, Peugeot n'a pas penser à faire un effort par rapport au Mitsubishi. Du coup, à chaque accélération, le niveau sonore prend quelques décibels. Les hauts de Saint-Denis, les rampes de la plaines des Palmistes, ce mastodonte de 1700kg parait léger tellement le moteur fait preuve de bonne volonté. Le comportement routier est dans la bonne moyenne sans atteindre pour autant celui d'un RAV4, il est vrai plus léger et plus petit. J'ai noté les nombreuses remontés parasites dans la direction dû au couple du moteur. Le volant doit-être tenu fermement quand on accélère le rythme avec un système antipatinage qui fera devenir l'ordinateur de bord orange à chaque fois qu'on mettra les gazs en sortie de virage. La direction est par contre précise grâce au travail de Peugeot sur les trains roulants. Sur route nationale, le moteur se fait plus discret et l'auto reste rigoureuse même en cas d'urgence. Le 4007 se désunit rarement. Enfin, testé en 4x4, sur des petits chemins gravilloneux et des chemins de champs de canne, la motricité est bien sûr sans reproche. Néanmoins, on doit quand même se méfier de la garde au sol et des portes à faux importants de l'engin même lors de certaines petites difficultés mineures comme avec tous les SUV d'ailleurs. Le 4007 rendra quand même pas mal de services lors des sorties dominicales au Volcan ou au Maïdo par exemple. Sans défauts majeurs au point de vue conduite, je me demande parfois encore dans quel véhicule je me trouve. Encore une fois, je ne me sens pas assez choyé dans cette Peugeot par rapport à ses soeurs et frères.

 


Conclusion :


La marque au Lion ne pouvait pas se passer plus longtemps d'un SUV dans sa gamme. La bonne idée de s'associer avec Mitsubishi était plutôt une bonne idée pour réduire les coûts. Ce genre d'exercice est parfaitement maitrisé par certains autres constructeurs. On pense à Volkswagen et tous ses modèles à plates-formes communes dans ses différentes marques (Skoda, Volkswagen, Audi, Seat) ayant droit par contre à un habillage et une planche de bord spécifique pour chaque modèle. PSA et Mitsubishi n'ont pas fait cette effort. Le résultat est bon mais le charme n'opère pas. Le caractère de chaque véhicule est trop proche. Le pire, c'est la vie à bord, qui ne correspond pas aux standards de la marque au Lion. Soyons clairs, je suis un peu dur dans mon jugement. Le 4007 est puissant, doux, habitable et rigoureux dans son comportement à défaut d'être bon marché au point de vue tarif. La concurrence avec le X-Trail, le Santa-Fé ou encore le Freelander risque de lui donner du fil à retordre pour faire décoller ses ventes.

 

 

Avril 2008