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BMW Série 3 335d 286ch BA


Un missile propulsé au gasoil


Présentation:


Ca faisait longtemps que j'attendais le premier essai de BMW Série 3. Mon attente a enfin été récompensée. On m'a confié pour quelques heures ce haut de gamme diesel, une 335d. La Série 3 est un produit capital pour la marque BMW, la bonne santé financière de la firme étant dûe en partie à son succés. Le modèle présenté est un des plus puissants de la gamme juste derrière la 335i et la fabuleuse M3, et les professionnels le considèrent en cette fin d'année 2007, comme le véhicule diesel, le plus efficace du moment.

 

 

Style:


Souvent décrié, le designer maison, Chris Bangle a révolutionné le style BMW. En fait, si on analyse le dessin de l'auto, on remarque que la Série 3 parait plus légère que le modèle précédent. Ses lignes sont moins massives, ce qui déplait à une partie de sa clientèle. D'un autre côté, la ligne est plus dynamique et plus sportive avec quelques nervures de carrosserie bien placées. Cette 335d profite de bas de caisse spécifiques, de la calandre haut de gamme avec antibrouillards et grille chromée, de superbes jantes 17 pouces et de deux grosses sorties d'échappement. Le dessin intérieur des feux arrières sont aussi spécifiques au modèle.

 

 

Intérieur:


Tout a bien changé à l'intérieur depuis les années 90. Les rondeurs des courbes ont laissé la place à des angles vifs. La planche de bord est très ergonomique, les commandes plutôt instinctives et l'ampleur des réglages au niveau du siège et du volant permet une position de conduite parfaite. Avec mes 1.88m, j'ai quand même du mal à ne pas me cogner contre la porte ou l'accoudoir central quand la conduite se fait plus sportive. On se sent un peu à l'étroit par rapport à certaines de ses concurrentes. Les passagers eux, sont assez choyés avec suffisamment d'espace pour les jambes à l'avant comme à l'arrière, en tout cas pour quatre personnes. Le coffre est bien assez grand avec ses 460 litres de contenance. J'ai particulièrement apprécié le cuir et la finition bois dans ce modèle. Par contre, la qualité de certains matériaux et en particulier, l'assemblage, ne sont pas exemptes de petits défauts.

 

 

Techniques et tarif :


On a droit au même bloc moteur que pour la 325d et la 330d. Il cube 2993cm3 mais pour la 335d, il est accouplé non pas à un turbo mais à deux turbos. C'est la technologie "Twin Turbo Variable" de BMW. Un petit turbo pour les bas régimes et un gros pour les hauts régimes. Une suralimentation bi-étagée qui permet de disposer d'un couple phénoménal de 59.1mkg à 1750tr/mn et une puissance impressionnante de 286ch à 4400tr/mn. L'architecture du moteur est un six cylindres en ligne à 24 soupapes. Il délivre sa puissance aux roues arrières grâce à une boîte automatique à 6 rapports. L'auto chausse du 225/45R17 et pèse 1655kg. Elle mesure 4.52m de long pour 1.82m de large. La vitesse maximum est limitée à 250km/h et elle peut abattre le 0 à 100km/h en 6.2s, le kilomètre départ-arrêté en 26.0s à peine. La consommation moyenne affichée par l'ordinateur de bord est de 8.5l au 100km.


Ce véhicule se négocie aux alentours des 65 000€TTC. Attention, les options peuvent très vite augmenter le tarif. Notre modèle d'essai était équipé de la finition intérieur "bois ronce de noyer", de la sellerie cuir, des commandes au volant, du lecteur CD MP3, de la climatisation bi-zone, de l'allumage auto des feux, du détecteur de pluie, de l'ordinateur de bord, des pneus "run flat", des antibrouillards, du radar de recul et des rétros électriques dégivrants. Tous ces équipements étant pour la plupart de série.

 

  


Impression à l'essai :


J'avais décidé de ne pas faire mon kakou pour une fois. HG Automobiles avait sûrement prévu de la récupérer entière. J'ai pris doucement la mesure de l'engin en montant dans les hauteurs de St-Denis du côté du Brûlé. On apprécie d'entrée de jeu, le silence à bord, le bruit caractéristique du six en ligne BMW. A bord, rien ne fait penser à une motorisation diesel même vitres ouvertes. En montant les rampes, je remarque que la boîte automatique tarde parfois à passer le rapport supérieur. Elle agit vers 2500 ou 3000tr/mn en conduite paisible, ce qui est surprenant quand on connait le couple phénoménal du monstre. Cette boîte est réglée pour une conduite sportive. Un léger coup de gaz dans les tours ou une légère descente et le rapport supérieur s'engage. En conduite musclée, il faut attendre les 4500tr/mn et parfois un peu plus, pour voir le rapport s'engager. A ce régime, cette série 3 vous fait passer dans une autre dimension. Pour une fois, je n'ai rien déconnecté concernant l'antidérapage ou le contrôle de trajectoire, 286ch étant au limite de mes compétences côté conduite sur route ouverte. Le voyant orange de l'antidérapage reste allumé sur la planche de bord, l'électronique régule en permanence l'accélération en ligne droite ou en sortie de virage, là où son caractère de propulsion se fait jour. Le train avant est scotché au sol dans le sinueux, ne cédant jamais au sous-virage, en tout cas, à mon rhytme. A noter une direction qui ne revient pas complètement à son point milieu, peut-être un défaut de notre modèle d'essai. Par contre, cette même direction offre un très bon ressenti de la route. Un vrai plaisir, ce moteur parait ne pas avoir de limite, la réserve de puissance surprend à chaque remise des gaz. J'arrive finalement au brûlé, là où la pluie m'attend. Pas de problème, avec ces propulsions modernes, on ne craint plus le travers ou le tête à queue. La 335d fait preuve de douceur et de velouté. On peut alors profiter du silence et même du confort. BMW n'a pas durci exagérément les suspensions de l'engin et les jantes 17 pouces permettent un bon compromis entre confort et rigidité. Je redescends sur la côte et me dirige vers l'Ouest à vitesse presque légale. L'économètre affiche 7.0l au 100km et on profite de la musique à bord. On sait que cette machine peut atomiser 95% du parc automobile Réunionnais sur un simple coup de gaz et pourtant on en profite pas. C'est ça la 335d, elle peut s'adonner à une conduite tranquille ou sportive avec toujours autant de plaisir. A noter, le mauvais caractère de la bête dès que l'on déconnecte le DTC par un appuie long sur le bouton. L'auto se transforme en dragster et demande une bonne expérience pour s'amuser sereinement. Même sur bitume sec, le train arrière patine. Cet exercice est peu recommandé si vous tenez à la bonne santé de vos pneus. Assez rigoler et retour à la concession.

 

 

Conclusion:


L'investissement parait conséquent à première vue mais cette voiture sait tout faire. Elle est belle, plutôt discrète, pas tape-à-l'oeil, classe quoi, et offre un agrément de conduite sans commune mesure. La consommation est même très basse vu la puissance à disposition. Pour les plus sportifs d'entre nous qui refusont de passer leurs temps à la pompe, la 335d est l'arme idéale. Attention aux frais d'entretien qui devrait vous remettre les idées en place. Pour ma part, j'aurai apprécié un look un peu plus suggestif et de l'espace à bord avec quelques rangements en prime, mais là, je chipote. J'ai parlé à mon banquier pour un éventuel achat. Il m'a bizarement conseillé de tripler mon salaire. Je crois que j'ai perdu sa confiance quand je lui ai parlé d'un crédit sur quinze ans.

 

 

Novembre 2007