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ALAIN PROST STORY

 

 

Premier champion du Monde de Formule 1 Français

 

Retour sur la carrière de ce compétiteur hors-norme qu'était Alain Prost. Fan de football et de gymnastique, son frère réussira à le transmettre le virus de la course automobile. Né en 1955, il débutera le karting pour s'amuser à l'âge de 14ans. Le garçon est ambitieux, et à force de détermination, il réussit en 1973, à décrocher le titre de Champion de France Junior et Champion d’Europe Junior de Karting. En 1974, il devient Champion de France Senior mais échoue à être Champion du Monde de Karting en 1974 et 1975. Pas de temps à perdre, il s'engage en monoplace en 1976 en Formule Renault et domine outrageusement ses adversaires avec 12 victoires en 13 courses, et devient le Champion de France de la discipline. Il devient en 1977, le Champion d'Europe de Formule Renault. En 1978, il enchaîne avec le titre de Champion de France de Formule 3. Et il continue sa razzia en 1979 avec le titre de Champion d’Europe de Formule 3. Peu enclin à s'attarder en Formule 2, Alain Prost refusera quelques propositions afin de s'engager en Formule 1 dans de bonnes conditions dès 1980.

 

                 

                                       

                                

 

Le Team Mac-Laren Malboro l’engage donc en 1980 au côté de l’expérimenté John Watson. La voiture n'est pas très performante. Prost doit néanmoins faire ses preuves dans le peloton, et on rappelle qu’à cette époque, la nationalité française était bien représenté en Formule 1, avec Jean-Pierre Jarier, Jean-Pierre Jabouille, René Arnoux, Patrick Depailler, Jacques Laffite, et la star en devenir, Dider Pironi. Prost réussira quelques belles performances avec une cinquième et des sixièmes places, mais connaîtra également des accidents, dont un, où il se blesse au poignet. Prost finit 16ème du Championnat avec 5 points derrière son coéquipier Watson, et ses 6 points. Alan Jones remporte le titre sur une Williams-Ford. Malgré une bien meilleure situation financière en 1981, et l’arrivée d’un certain Ron Dennis dans le Team, Prost décide de quitter Mac-Laren pour Renault-Elf.

 

 

 

En 1981, chez Renault, il a comme coéquipier, son compatriote René Arnoux. Alain Prost explose véritablement, en signant 3 victoires. Il termine le championnat à la 5ème place avec 43 points, alors que le Champion du Monde Nelson Piquet en totalise 50. René Arnoux est un peu à la traine avec 11 points et une 9ème place finale.

 

 

L’année 1982 est une année noire pour la Formule 1. La rivalité extrême entre Pironi et Villeneuve chez Ferrari finira par la mort de ce dernier à Zolder lors des essais. Il y aura 11 vainqueurs différents cette saison là, et c’est finalement Keke Rosberg qui se montrera le plus malin sur sa Williams Ford, en se montrant très régulier, et en ne signant qu’une seule victoire à Dijon-Prenois, en fin de championnat. Prost réussit à gagner lors des deux premiers Grand-Prix, mais ne termine que 4ème du Championnat derrière Rosberg, Pironi (victime d'un grave accident en Allemagne qui signera sa fin de carrière) et son ancien coéquipier John Watson. René Arnoux termine 6ème.

 

 

En 1983, le team Renault-Elf est à présent une équipe mature, et la voiture se montre très performante avec Prost au volant. Le français remportera 4 victoires et perdra le titre pour deux points face à Nelson Piquet (3 victoires avec la Brabham-BMW). Prost devient donc vice-champion du monde, alors que son nouveau coéquipier Eddie Cheever pointe à la 7ème place. Les relations sont tendues entre le patron du team Français, Gérard Larousse et Alain Prost. Le pilote souhaitait porter plainte contre l’écurie Brabham pour carburant non-conforme, mais Larousse refusera catégoriquement. Cela se terminera par une rupture de contrat précipitée entre les deux parties.

 

 

Alain Prost est alors de retour chez Mac-Laren-TAG Porsche en 1984. Le patron Ron Dennis, l'ingénieur John Barnard et Porsche, donneront au Français, les moyens de jouer le titre. Le seul problème, c’est la présence de ce coéquipier très encombrant, Niki Lauda (Champion du Monde 1975 et 1977). Après un retour à la compétition en 1982, l’Autrichien sait qu'à 35ans, l'année 1984 est une de ses dernières chances de remporter une troisième couronne. La Mac-Laren-TAG domine la saison, avec respectivement 7 victoires pour Prost et 5 victoires pour Lauda. Le champion français met à mal la star Lauda, mais l’autrichien sera bien plus régulier, et réussit à remporter son troisième titre avec un demi-points d’avance sur Prost.

 

                

 

L’heure de la revanche a sonné en 1985. La domination de la Mac-Laren-TAG Porsche n'est pourtant pas évidente. Le français va faire preuve de régularité avec 11 podiums et 5 victoires. Michele Alboreto sur Ferrari, a été le seul à tenir le rythme de Prost, avant de s’écrouler à la fin du championnat. Alain Prost devient à 30ans, le premier champion du monde français de Formule 1 avec 20 points d’avance. Il devance Alboreto, Rosberg et un certain Ayrton Senna. Niki Lauda a déjà la tête ailleurs, et ne remporte qu’une seule course, la 25ème de sa carrière, avant de prendre sa retraite.

 

 

 

L’année 1986 est beaucoup plus délicate pour Prost. Keke Rosberg devient son nouveau coéquipier. La Mac-Laren-TAG Porsche n'est définitivement pas la plus rapide du plateau. Les Williams-Honda de Mansell et Piquet vont mener la vie dure au Français. Prost remporte 4 victoires, tout comme Piquet, mais Mansell est le meilleur performer avec 5 victoires. D’ailleurs, le titre se jouera au dernier Grand-Prix, après l'abandon de Mansell à cause d'une crevaison. Piquet assure en changeant de pneu, ce qui permet à Prost de gagner cette dernière course et de remporter son deuxième titre de Champion du Monde avec seulement 2 points d’avance, devant Mansell.

 

                                   

             

 

En 1987, la Williams-Honda est parfaitement au point, et c’est encore une fois Mansell, qui semble être le plus rapide du plateau. Il signe 6 victoires contre 3 victoires pour Nelson Piquet. Et pourtant, l’expérimenté brésilien remporte son troisième titre en marquant de gros points à chaque course. Alain Prost et son nouveau coéquipier Stefan Johansson ont bien du mal à tenir la cadence. Prost remporte tout de même 3 victoires, mais termine à la quatrième place du championnat, où il est devancé par Piquet, Mansell et Ayrton Senna, sur une Lotus-Honda.

 

 

Honda abandonne Williams, et décide de motoriser l’équipe Mac-Laren en 1988. Le team britannique va également faire appel au service d'Ayrton Senna, qui viendra donc, épauler Alain Prost. La Honda Malboro Mac-Laren MP4/4 conçu par Gordon Murray, est au dessus du lot. Prost (7 victoires) et Senna (8 victoires) vont réussir à remporter 15 courses sur 16, laissant la Ferrari de Berger s’imposer à Monza. Alain Prost se montre plus régulier et marque plus de points que le brésilien lors de cette saison. Néanmoins, on ne retiendra que les 11 meilleurs résultats de l’année, et c’est donc Senna le meilleur performer. Il remporte son premier titre de Champion du Monde avec 90 points contre 87 à Prost.

 

 

L’année 1989 sera beaucoup plus explosive entre Senna et Prost. La légende dit qu’Honda était du côté du brésilien, alors que les ingénieurs Mac-Laren donnaient leur préférence à Prost. D’ailleurs, les moteurs Turbo sont interdits cette année là, et les nouveaux blocs moteurs atmosphériques cubent 3.5L. Le V12 Honda est toujours le plus performant, mais Mac-Laren ne dominera pas la saison comme l’année précédente. Prost (4 victoires) se montrera beaucoup plus régulier que Senna, qui empoche 6 victoires. Pour remporter le titre, Senna (60 points) doit remporter les deux dernières courses. Le titre se jouera néanmoins dès l'avant dernier Grand-Prix à Suzuka, où les deux pilotes Mac-Laren s’accrochent. Senna réussit à repartir mais perdra sa victoire sur tapis vert, accusé d’avoir court-circuiter la piste. Prost (76 points) empoche son troisième titre. Les deux pilotes Mac-Laren ne marquent pas de points lors de la dernière manche de la saison à Adélaïde. Senna aurait de toute façon perdu le titre, pas de regrets donc, mais le Brésilien est profondément blessé par ce qu'il s'est passé au Japon.

 

                       

             

 

Alain Prost mettra fin à sa collaboration avec Mac-Laren et signera chez Ferrari en 1990. Il emporte avec lui le numéro 1, et l’objectif est clair, ramener le titre pilote et constructeur à Maranello. Ferrari n’a pas remporté de titre, depuis 1979 (Jody Scheckter). La Ferrari 641 a l'air bien née, mais la Mac-Laren-Honda n'est pas en reste. Les deux ennemis vont dominer la saison, avec 6 victoires pour Senna et 5 victoires pour Prost. C’est le Français qui est alors en retard quand on aborde l’avant-dernière manche à Suzuka. Senna, parti en pole-position, mais sur le côté sale de la piste est une fois de plus très en colère. Jean-Marie Balestre est accusé de vouloir avantager le français. Senna est bien décidé à s’adjuger le titre dès le premier virage. Prost prend un meilleur départ de la seconde position comme prévu, mais le brésilien le percute au premier virage en tentant un dépassement osé. Alain Prost échoue donc à offir le titre pilote à Ferrari, et termine vice-champion du Monde à 7 points de Senna. Mansell, coéquipier de Prost, ne signera qu’une seule victoire, et décide de quitter la Scuderia pour Williams-Renault, un choix judicieux.

 

                           

 

L’année 1991, est un vrai chemin de croix pour le champion français. La Ferrari n’est pas au niveau. Le français se fera même limogé avant la dernière manche, après avoir comparé sa monoplace à un camion. Senna va dominer le championnat et s’impose avec 24 points d’avance, devant Mansell. Prost ne remporte aucune victoire et termine 5ème du championnat devant son compatriote de coéquipier, Jean Alesi (7ème).

 

                

 

En 1992, Alain Prost est dans l’obligation de prendre une année sabbatique. Tous les top-pilotes sont en place, et Prost sait qu’il devra patienter une année avant de pouvoir rejoindre Williams-Renault, la seule monoplace à pouvoir contrer la Mac-Laren de Senna. D'ailleurs, Nigel Mansell va dominer cette année là, et remporter son seul titre de champion du monde de Formule 1. Il empoche 9 victoires en une saison, un record à cette époque. Senna termine le championnat à la quatrième place derrière Michael Schumacher (3ème) et Riccardo Patrese (vice-Champion). Le Français avait testé la Ligier-Renault, mais attendra finalement 1993 pour faire son retour.

 

                              

 

On le sait, Franck Williams est rarement tendre avec ses pilotes. Mansell et Patrese sont donc remerciés. Prost ne souhaite pas avoir Mansell comme coéquipier, après une collaboration houleuse en 1990 chez Ferrari. Alain Prost fera donc équipe avec le jeune anglais Damon Hill, qui dispose pour la première fois, d'une monplace capable de s'imposer. Honda quitte la Formule 1, et la Mac-Laren de Senna est propulsé par le V8 Ford-Cosworth. L'année 1993 commence sous les meilleurs auspices pour le Français, qui s'impose à Kyalami. Néanmoins, Senna ne semble pas largué pour autant et prendra même la tête du championnat lors de la sixième manche à Monaco. Prost doit réagir, et remportera les 4 courses suivantes. Avec 7 succès, le champion français assure en fin de saison, et laisse ses trois adversaires (Hill, Senna, Schumacher) se partager les victoires lors des six dernières courses. L’expérience a parlé, prost remporte son quatrième titre de champion du monde avec une avance de 26 points sur Ayrton Senna. Le français annonce sa retraite comme prévu, et c’est justement Senna qui prendra sa place dans la Williams Renault, mais ça, c’est une autre histoire.

 

              

                                                     


Alain Prost restera très proche du monde de la Formule 1. Il prendra le contrôle de Ligier, qu’il rebaptisera Prost-Grand-Prix en 1997. Cette aventure sera un fiasco. Première année satisfaisante avec le bloc Mugen-Honda, Prost Grand-Prix sombrera dès 1998. L’équipe dispose d’un nouveau motoriste (Peugeot), et de nombreux sponsors. Une gestion hasardeuse, un déménagement coûteux de Magny-cours à Versailles, une équipe technique peu performante, et des rapports tendus avec la marque au Lion, les saisons 98, 99, 2000 sont catastrophiques. La Prost Grand-Prix propulsée par un bloc Ferrari en 2001, sera également à oublier. Le team est mis en liquidation judiciaire en janvier 2002.

 

                                

 

Le français s’engagera dans le championnat de course sur glace (Trophée Andros) pour le plaisir. Il reste un compétiteur dans l’âme, et cela lui permet de décroche 3 titres dans la discipline (2007,2008 et 2012). Il fera également quelques courses de Grand-Tourime en France, sera commentateur, s’associera à Jean-Paul Driot avec l’écurie e-dams, engagée dans le championnat de Formule E. Prost est l'ambassadeur et le conseiller spécial de l'équipe Renault F1 depuis 2017.

 

                 

 

Palmarès en Formule 1 :

 

- 4 Titres de Champion du Monde (1985, 1986, 1989, 1993)
- 51 Victoires en Grand-Prix (199 Grand-Prix disputés)
- 33 Poles positions
- 41 meilleurs tours en course