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BRIXTON CROMWELL 1200

 


L’anti Bonneville


     Brixton, j’ai cru au départ, à la renaissance d’une marque de moto anglaise, mais il n’en est rien. Brixton est tout d’abord, une toute nouvelle marque née en 2015. Malgré le fait que son patronyme fait référence à un quartier londonien, Brixton est un constructeur Autrichien, appartenant au groupe KSR basé à Gedersdorf. Les modèles de la marque sont effectivement conçus en Autriche, mais grâce à un joint venture avec la société chinoise Gaokin, les chaînes de production sont en Chine. Spécialisée au départ dans les petites cylindrées, Brixton monte maintenant en puissance, avec son premier gros cube lancée en 2022, la Cromwell 1200.

 


     Visiblement, Brixton s’inspire du passé pour concevoir sa gamme, et on a l’impression de se retrouver devant une routière des années 50, 60 ou 70. A cette époque, le charme et la puissance des motos anglaises, faisaient encore des ravages. Si on analyse le style de cette Cromwell 1200, on se rend compte que la concurrence est d’ailleurs assez restreinte de nos jours. Bien évidemment, la Triumph T120 Bonneville se dressera sur son chemin, la BMW Nine T 1200 sera également de la partie mais à un tarif bien plus salé, et on peut également ajouter une certaine Ducati Scrambler 1100 et son look de Café Racer. Dans un monde où toutes les motos se ressemblent un peu, j’apprécie particulièrement le design de cette Cromwell. C’est du « Néo-Rétro » pur jus et c’est rafraîchissant. L’absence de protection, le traditionnel phare rond, à LED pour le coup, siglé Brixton en son centre, et les quatre points cardinaux sur le pourtour. La fourche équipée de soufflet, le réservoir goutte d’eau, la selle d’un autre temps, ou encore le double amortissement latéral à l’arrière, le charme opère rapidement. On note également les rainures au niveau des cylindres, voulant nous faire croire à un refroidissement par air, ou cette ligne d’échappement très classique dans son dessin. J’apprécie également le tout petit feux arrière à LED, et les quatre clignotants ultra-discrets. Bien sûr, les jantes à rayon amplifient ce style totalement vintage.

 


    N’allez surtout pas croire que cette Cromwell fait l’impasse sur les technologies du 21ème siècle. Que nenni, cette autrichienne a même fait appel à de nombreux spécialistes du monde de la moto, pour rassurer le chaland. Système de freinage ABS fourni par BOSH, étriers de frein Nissin, amortisseurs Kayaba, et Brixton a choisi de l’équiper de pneus Pirelli Phantom Sportscomp, afin de parfaire l’ensemble. La belle se montre également rassurante, avec un accélérateur électronique « Ride-by-wire », deux modes de conduite (Eco et Sport), et un Traction Control. Le petit écran TFT rond comme instrumentation de bord, ne manque pas de charme non plus, et son affichage varie selon le mode de conduite. Il imite parfaitement les bons vieux cadrans analogiques.

 

  


Bien sûr, un des morceaux de choix, c’est son gros bi-cylindre parallèle de 1222cm3 calé à 270°, à refroidissement liquide, avec un arbre en came en tête et 4 soupapes par cylindre. Très clairement, on dirait un copier/coller de la Triumph Bonneville. N’ayant pas essayé cette dernière, je n’aurai pas de point de comparaison, et si je me réfère uniquement à la fiche technique, je m’attends à un moteur très rond avec une sonorité d’une autre époque.

 

 

 

Fiche technique et tarifs :


Moteur Bicylindre 4 Temps de 1222cm3
Calage à 270°
4 soupapes par cylindres
Refroidissement liquide
Injection Magnetti Marelli
Accélérateur électronique Ride-by-Wire
Puissance : 82.9ch à 6550tr/mn
Couple : 108nm à 3100tr/mn

Vitesse Max: 198km/h
Boîte 6 rapports
Transmission par chaîne
Cadre double berceau en acier tubulaire
Longueur de 2.18m
Largeur de 0.80m
Empattement de 1.45m
Hauteur de selle : 800mm
Réservoir de 16 litres
Poids de 235kg en ordre de marche
Fourche avant classique à soufflet KYB
Double combiné ressort/amortisseur arrière KYB réglable en précharge
Frein Av : Double disque de 310mm avec étriers double pistons Nissin
Frein Ar : Simple disque de 260mm avec étriers double pistons Nissin
ABS Bosh 9.1
Jante Av à rayons 18 pouces avec pneu de 110/80-18
Jante Ar à rayons 17 pouces avec pneu de 160/60-17
Ecran TFT rond avec prise USB sur le côté

 

Au tarif de 13 990€TTC

 

  

 

Impression à l’essai :

      Pas de grande difficulté à prendre en main, cette Cromwell, qui malgré ses 235kg, est très facile à manier en ville. Pas très large, relativement maniable, et un centre de gravité assez bas, elle est presque idéale pour les centres urbains. Bien sûr, je préfère prendre mes distances, et aller m’amuser dans les hauts de notre île. J’ai même profité de cette moto en duo lors de cette journée. J’ai donc pu me rendre compte de la disponibilité de ce bicylindre. Très rond, et disponible dès 2000tr/mn, il tracte avec une facilité déconcertante. Le niveau de vibrations pour ce genre de moteur, est étonnamment contenu. La plage de régime est par contre assez restreinte, avec un moteur qui s’étouffe à 6500tr/mn. On enchaîne les quatre premiers rapports rapidement, ces derniers étant assez courts. Les deux derniers rapports sont adaptés à la route nationale, et en 6ème à 110km/h, je suis exactement au régime du couple maxi, soit 3100tr/mn. Attention quand le soleil est au zénith, car on a alors du mal à distinguer les données de conduite à cause des reflets sur cette jolie instrumentation numérique. Le mode Sport n’était pas forcément indispensable avec son côté brutal, moins précis à la remise des gaz. Je suis donc resté principalement en mode Eco, correspondant en fait à un mode normal. J’ai eu, je l’avoue, quelques problèmes à la faire tourner dans les épingles. Géométrie de la moto ou l’empattement, je n’ai pas vraiment de réponse, mais j’ai trouvé la moto très nerveuse dans ses réactions, une fois sur l’angle. C’est une tout autre histoire dans les virages ou courbes rapides, avec un châssis à la fois rigide et bien tenu. Cette moto est d’ailleurs assez redoutable quand la surface est lisse. Certains utilisateurs trouveront l’amortissement plutôt souple, mais je suis d’un avis contraire. Les débattements de suspension sont courts, et je n’ai ressenti aucun transfert de masse. D’ailleurs, mon dos a commencé à ressentir cette rigidité, au bout de quelques dizaines de kilomètres. Pour ne rien arranger, la selle est ferme, et mon fessier me l’a également indiqué. Aucune protection comme tout bon roadster, la Cromwell 1200 n’est évidemment pas la plus grande voyageuse du monde. Malgré son look néo-rétro, cette moto a été conçu pour le plaisir, et vous faciliter la vie de tous les jours, si vous n’habitez pas très loin de votre lieu de travail. Le bac à essence de 16 litres, vous offre pourtant un autonomie très intéressante d’environ 260km.

 

 

Conclusion :

 

    Facile à prendre en main, coupleuse, et suffisamment dynamique comme ça, cette Brixton est également rassurante grâce à ses aides à la conduite. Bien suspendue et plutôt rigide, elle se montre efficace en conduite dynamique, sauf si la chaussée est abîmée. Ultra stable, je la trouve agréable dans les grandes courbes, la boîte précise, les freins mordants et le bon feeling général, ajoutant une sacrée dose de plaisir en prime. A 13 990€, cette Autrichienne est un des roadsters les plus abordables du marché à la Réunion, mais il faut dire que c’était un peu l’objectif de Brixton.

 

 

Les Plus :

 

· Look Vintage assez craquant
· Technologies modernes à disposition
· Moteur coupleux
· Sonorité sympathique
· Boîte précise
· Freinage au top
· Qualité de fabrication et finition, correctes
· Tarif intéressant
· Moto rigide et bien suspendue...

 

Les Moins :

 

· ...mais limite trop ferme côté suspensions
· Selle dure
· Pas de poignée pour le passager

 

Mai 2023