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AYRTON SENNA STORY

 


En quête de perfection


     Rares sont les pilotes professionnels, ayant autant fasciné le public. Considéré comme une légende de son vivant, le pilote Brésilien Ayrton Senna reste et restera encore longtemps, le personnage le plus charismatique, et un des pilotes les plus rapides du monde de la Formule 1, si ce n’est le meilleur. Né le 21 mars 1960 dans une famille aisée de Sao Paulo, il se découvre une passion pour le karting dès son plus jeune âge, et débute la compétition à l’adolescence. Il décroche le titre de champion d’Amérique du Sud en 1977, et commence sa carrière internationale en 1978. Il deviendra par la suite, deux fois vice-champion du monde de karting en 1979 (devancé par Peter Koene) et en 1980 (devancé par Peter de Bruijn). Plus de temps à perdre, Ayrton Senna da Silva déménage en Angleterre, et fait ses débuts en Formule Ford 1600 Britannique. Il remporte le titre dès sa première année en remportant 12 victoires et en montant 18 fois sur le podium, en 20 courses. Ascension fulgurante, dès 1982, Senna remporte le championnat de Formule Ford 2000 Britannique et Européen. Il enchaîne alors en Formule 3 britannique, et grâce à 8 pole positions et 9 victoires, remporte le titre devant Martin Brundle.

 

                            



1984 : 9ème du Championnat du Monde de F1


Des discussions ont eu lieu les deux dernières années entre Senna, Mac-Laren et Williams (après un essai impressionnant à Donington), mais c’est finalement la modeste équipe Toleman qui prend le risque de l'engager en Formule 1, en 1984. Sixième en Afrique du Sud et en Belgique en début de saison, son talent explose véritablement à Monaco. Sous la pluie, il remonte comme une balle sur le leader Alain Prost, mais la course est interrompu au 32ème tour. Senna désobéit au commissaire de course en franchissant la ligne d'arrivée devant Prost, et montre son caractère déjà très affirmé à 24 ans. Il est classé deuxième, et enrage de ne pas avoir remporter son premier grand-prix. Il montera deux fois de plus sur le podium, en Grande-Bretagne et au Portugal en terminant troisième. Niki Lauda remporte cette année là son troisième titre de Champion du Monde. Senna se classe 9ème avec 13 points. Il participe également à une course d’endurance (1000km du Nurburgring) et termine huitième au volant de la Porsche 956 en compagnie de Pescarolo et Stefan Johansson. Une expérience sans lendemain, le Brésilien préférant se concentrer sur la Formule 1.

 

                

 

1985 : 4ème du Championnat du Monde de F1


     Après seulement une année de carrière dans la catégorie reine, Senna est embauché par la réputée équipe Lotus, et remplace donc Nigel Mansell. Il a pour coéquipier une des étoiles montantes de l’époque, Elio De Angelis. Plutôt bien née cette Lotus, et propulsée par un surpuissant bloc Renault V6 Turbo, le jeune brésilien va pouvoir commencer sa moisson de pole positions et de victoires. Première pole, première victoire et meilleur tour en course, dès le deuxième Grand-Prix au Portugal, Senna va réussir à s’imposer 2 fois pendant la saison et signer 7 pole positions. Peu fiable, le moteur Renault provoquera une grande série d’abandons. Il termine devant son coéquipier au Championnat, avec une quatrième place finale. Alain Prost, son futur meilleur ennemi remportera lui, son premier titre.

 

 

1986 : 4ème du Championnat du Monde de F1

 

      Considéré comme un pilote extrêmement rapide et agressif, Ayrton Senna vise à présent le titre avec sa lotus-Renault JPS. Il domine les essais d’intersaison. Il réussit même à mener le championnat au début de l’année, après des victoires aux Grand-Prix d’Espagne et de Détroit. Néanmoins, la Williams Honda est définitivement la voiture la plus véloce en course. L'équipe a du mal à gérer Piquet qui vise son troisième titre et le turbulent Mansell. C'est finalement Alain Prost qui s'en sort le mieux avec sa Mac-Laren Tag Porsche. Il remporte son deuxième titre. Senna termine 4ème avec 2 victoires et 8 pole positions.

 

 

1987 : 3ème du Championnat du Monde de F1


     L’année du changement chez Lotus qui troque son bloc Renault, contre le très performant V6 Turbo Honda. Le sponsor phare John Player Spécial laisse place à Camel, avec une Lotus entièrement jaune. L'équipe développe lors cette année 1987, le premier système de suspension hydraulique piloté. Senna sait qu’avec ce nouveau moteur, il a la possibilité de rafler le titre, mais c’était sans compter sur la très efficace Williams-Honda FW11B. Senna arrive à remporter la course, sur les deux circuits urbains de Monaco et de Détroit. Il signe encore des podiums, mais le plus performant sur la piste reste Mansell et, le plus régulier sur l’ensemble de la saison s’appelle Piquet. Piquet remporte donc son troisième et dernier titre. Senna prend la troisième place du Championnat et met fin à une belle collaboration avec Lotus.

 

               

                    

 

1988 : Champion du Monde de F1


       Après de nombreuses discussions, Mac-Laren réussit à signer un partenariat avec Honda, afin de disposer du meilleur moteur du plateau. Elle signe également le jeune pilote brésilien, qui devra faire face à l’expérimenté Français, Alain Prost. Les moteurs turbocompressés sont fortement bridés et doivent composer avec moins de carburant en course. Mac-Laren va pourtant totalement dominer la saison, avec sa légendaire MP4/4. Senna et Prost vont batailler dans la bonne humeur en remportant 15 courses (8 pour Senna et 7 pour Prost). Le brésilien signe cette année là, 13 pole positions. En 1988, seuls les 11 meilleurs résultats comptent au championnat. Prost marque plus de points que le Brésilien sur les 16 courses, mais Senna remporte le titre, grâce à ses 8 victoires et 3 deuxièmes places. Gerhard Berger sur Ferrari gagne à Monza et se classe troisième du championnat, mais bien loin des deux pilotes Mac-Laren.

 

                                     

                

 

1989 : 2ème Championnat du Monde de F1


       L’année de toutes les controverses. Alain Prost est quelque peu déstabilisé par le pilote Brésilien chez Mac-Laren, mais veut définitivement prendre sa revanche en 1989. Prost privilégie sur la mise au point du châssis de la MP4/5. Du côté de Senna, sa popularité grandissante au Japon lui permet d'avoir les ingénieurs Honda dans la poche. On rappelle, que les moteurs Turbo ont été bannis, et la Mac-Laren s'équipe du tout nouveau V10 3.5L. L’équipe britannique dirigée par Ron Dennis va encore une fois dominer la saison, mais la concurrence est légèrement plus féroce, avec une équipe Ferrari composée de Berger et Mansell, et Williams, avec Boutsen et Patrese. Senna signera encore 13 pole positions lors de cette saison. Il commet néanmoins pas mal d’erreurs en s’accrochant en course et il connaîtra également des problèmes de fiabilité, avec ce nouveau bloc Honda. Résultat, 9 abandons en 16 courses. Malgré 6 victoires, il est totalement dominé par le Français. Il doit remporter les deux dernières courses pour espérer un deuxième titre. Il sera malheureusement disqualifié dès le Grand-Prix du Japon pour avoir court-circuité la piste, après un accrochage avec Prost. Pas de regret à avoir, puisqu’il sera victime une fois de plus d'un accrochage en Australie, avec Martin Brundle cette fois. Il termine avec 60 points au compteur contre 76 pour son rival français. Senna restera marquer par l’épisode du Grand-Prix du Japon, où il sera fortement mis à mal par les commissaires et le président de la FIA de l’époque, Jean-Marie Balestre. Alain Prost remporte son troisième titre, mais doit quitter l'équipe Mac-Laren Honda, totalement concentrée sur le jeune Brésilien à présent.

 

                               

 

 

1990 : Champion du Monde de F1


      Senna a maintenant les pleins pouvoirs chez Mac-Laren, mais la bataille entre lui et Prost ne s’arrêtera pas là. Le Français est la nouvelle star de Ferrari, et arbore le numéro 1 sur sa nouvelle voiture. Gerhard Berger s’entend à merveille avec Senna, mais Prost a plus de mal à contrôler son nouveau coéquipier, Mansell. La saison commence par une victoire pour le Brésilien, mais Prost mène à la mi-saison avec 3 victoires chacun. La fin de saison sera encore une fois controversée, toujours au Grand-Prix du Japon, l’avant dernier de la saison. Pole position pour Senna, qui se retrouve sur le côté sale de la piste au départ. Le Brésilien le vit très mal, et ne laissera ni la fédération, ni Prost, lui voler le titre. Il tente une attaque suicide au premier virage, et les deux champions sont au tapis, ce qui offre le titre à Senna. Ron Dennis n’est pas fier de son pilote et Prost ne s’attendait pas à être expulsé de la piste de cette façon. Senna ne regrette pas son geste, mais avouera plus tard, que l’action était préméditée. Il remporte cette année là, 10 pole positions, 6 victoires et le titre.

 

 

 

1991 : Champion du Monde de F1


     La Ferrari de 1991 est totalement raté et Senna est donc débarrassé de son encombrant adversaire, Prost. Néanmoins, une autre équipe arrive à maturité. Le partenariat entre Williams et Renault semblent porter ses fruits, avec une FW14 V10 bardée de technologies innovantes. Honda abandonne étrangement le V10 et opte pour un tout nouveau V12, qui équipera la Mac-Laren. Senna domine totalement le début du Championnat, mais Mansell fait une remontée impressionnante pendant l’été. Se sachant menacé par le britannique, Senna va se remettre à attaquer, en remportant trois victoire supplémentaires et trois podiums par la suite. Mansell est finalement largué en fin d'année contre une équipe Mac-Laren toujours aussi flamboyante. Senna ajoute à son palmarès, 8 pole positions, 7 victoires et un troisième titre.

 


1992 : 4ème au Championnat du Monde de F1


      Le plateau reste à peu près stable dans les grandes équipes. Prost a pris une année sabbatique depuis son éviction de Ferrari, et c’est le jeune Jean Alesi qui doit prendre le rôle de leader. Senna est confiant et pense pouvoir jouer le titre une fois de plus, malgré des difficultés de mise au point avec sa nouvelle Mac-Laren, la MP4/7A. L’intersaison prouve la grande efficacité de la Williams-Renault FW14B, toujours pilotée par Mansell et Patrese. Mansell, âgé alors de 38ans, court après le titre depuis pas mal d’année, et sait que cette saison 1992, sera peut-être sa dernière chance. Il écrase littéralement la concurrence, en s’adjugeant 14 pole positions et 9 victoires, en 16 Grand-Prix. Senna réussit quant à lui, à monter 7 fois sur le podium, et remporter 3 victoires, mais doit très largement s’incliner devant les deux Williams. Il se fait même prendre la troisième place du championnat, par un jeune espoir allemand sur Benetton, Michael Schumacher.

 

                         

 

1993 : 2ème du Championnat du Monde de F1


      Senna rêve de piloter la Williams-Renault, et d'étoffer un peu plus son palmarès. Dommage, Prost revient à la compétition, et prend donc le volant de la FW15C. Honda abandonne la formule 1, et pousse Mac-Laren a opté pour le Ford Cosworth V8. La compétition s’annonce dur pour Senna, qui devra batailler en plus, contre l'excellente équipe Benetton-Ford. Prost gagne le premier Grand-Prix, mais Senna enchaîne les bons résultats, et réussit à mener le championnat de façon magistrale jusqu’à la 4ème manche. Prost prend la mesure de sa Williams et met KO la concurrence jusqu’au Grand-Prix d'Allemagne. Le championnat est pratiquement dans la poche. Les deux champions laissent les jeunes loups Hill (3 victoires) et Schumacher (1 victoire), se battent entre eux. Senna remporte les deux derniers Grand-Prix, mais avec trois podiums pour ses dernières course en Formule 1, c’est Alain Prost qui remporte le titre avec une belle avance au Championnat. Senna n'aura pas démérité avec sa modeste Mac-Laren Ford, et beaucoup considère cette saison 1993, comme la meilleure de sa carrière. Il termine vice-champion du Monde, avec 5 victoires de plus au compteur.

 

 

 

1994 : Non Classé


      Ca y est, Prost a définitivement pris sa retraite, et Senna est immédiatement appelé à le succéder chez Williams-Renault. La domination du Brésilien est sur le point de reprendre. Personne ne lui fera de l'ombre, malgré le nouveau règlement technique. Les systèmes de suspension piloté et l'anti-patinage, sont à présent interdits. L'équipe britannique dispose néanmoins de l'excellent bloc Renault, de la boîte de vitesse qui va bien et d'un aérodynamicien hors-pair en la personne d'Adrian Newey. Dès le premier Grand-Prix de la saison au Brésil, Senna signe la pole position, mais doit faire face à un Schumacher redoutable sur Benetton-Ford le dimanche. Il perd la première place à mi-course et part en tête à queue, en ne se résignant pas à terminer second. Le deuxième Grand-Prix est encore plus désastreux. Parti en pole, une fois de plus, il se fait éjecter au premier virage. Puis, arrive le week-end d'Imola. Senna se rend lors de ce week-end au chevet de son compatriote Barrichello, victime d’une sortie de piste le vendredi. Le samedi se passe encore plus mal, avec le terrible accident et le décès de Ratzenberger sur Simtek, lors des qualifications. Choqué, le pilote Brésilien hésite et doute, mais partira en tête le dimanche, avec une troisième pole d’affilé. Il le sait, il n’a pas droit à l'erreur, et doit absolument gagner ce Grand-Prix de San-Marin pour contrer Michael Schumacher au championnat. Un grave accrochage au départ a de graves conséquences, avec des blessés dans le public. Les pilotes restent en piste derrière la voiture de sécurité, puis la course est relancée. En tête du Grand-Prix, Senna fait une terrible sortie de piste dans la courbe rapide de Tamburello. Le choc est violent, mais la cellule de la voiture résiste parfaitement. Senna aurait pu sortir de son véhicule, sonné et intact. Le destin en décidera autrement, un élément de la suspension ayant percuté le casque du Champion. Plusieurs fractures au crâne, les chirurgiens tentent une intervention qui se soldera par un échec. Senna est en état de mort cérébrale depuis déjà quelques heures. Sa mort est officialisée 4 heures après les faits.
       Charismatique, compétiteur dans l’âme, persuadé d’être le meilleur pilote au monde, Ayrton Senna da Silva a laissé une trace indélébile dans l'histoire de la Formule 1. Mort le 1er Mai 1994 à l’âge de seulement 34 ans, les fans de F1 regretteront à jamais sa hargne sur la piste. Croyant, ce champion définitivement mystique, est mort en tête d’un Grand-Prix à près de 300km/h.

 

 

Palmarès:

 

4 fois Champion de Karting d'amérique du Sud

2 fois Vice-Champion du Monde de Karting

Champion Formule Ford 1600 Britannique

Champion Formule Ford 2000 Britannique

Champion Formule Ford 2000 Europe

Champion Formule 3 Britannique

2 fois Vice-Champion du Monde de Formule 1

3 fois Champion du Monde de Formule 1

 

161 Grand-Prix de F1 disputés en 11 saisons

41 Victoires

65 Pole Positions

80 Podiums

19 Meilleurs tour en course