Accueil>Archives Essais>BMW Z3 2.8L 1999

BMW Z3 2.8L 193ch

 


Roadster et six en ligne, le mix parfait


Présentation :


         BMW n’est pas forcément un spécialiste de roadsters cabriolets dans les années 90. Face au succès d’une certaine Mazda MX5, le constructeur allemand décide d’investir à nouveau dans cette catégorie particulière, et de miser sur un véhicule plus populaire que le très exclusif Z1 (1988-1991). BMW va chercher son inspiration dans le passé, et reprend quelques effets de style de la 507, cabriolet 2 places haut de gamme, produit à seulement 254 exemplaires de 1955 à 1959. Le BMW Z3 né en 1995, avec une ambition claire, imposer un roadster populaire, au style affirmé, afin de piquer quelques parts de marché au Roi de la catégorie, le MX5. La marque Bavaroise mise donc sur un 4 cylindres 1.9L de 140ch pour le lancement de carrière du Z3, et descend même en gamme, la seconde année, avec un 1.8L de 115ch. Tradition oblige, BMW s’est senti obligé de l’équiper des fameux 6 cylindres en ligne. Et c’est le 2.8L, en premier, qui a l’honneur de propulser cette charmante bi-place. Le bloc M52B28 (simple vanos) de 192ch et 275nm officiera de 1997 à 1998, et sa version évolué M52TUB28 (double vanos) de 193ch et 280nm de 1999 à 2000. C’est ce dernier que l’on va tester aujourd’hui.

 


Le style, c’est certainement l’atout pricipal de ce Z3. Un designer japonais pour le coup (Joji Nagashima), ce Z3 semble néanmoins avoir été créé par un anglais. N’oublions pas que malgré le mauvais temps persistant, les plus beaux roadsters au monde ont été conçus outre-manche. Une ceinture de caisse ultra-basse, des ailes galbées, un capot démesuré par rapport à la longueur du véhicule, mais une allure massive bien allemande, le BMW Z3 est un mélange des genres qui détonne à sa sortie. BMW a même fait appel au plus célèbre des agents secrets (James Bond 007) en 1995, pour promouvoir son modèle dans Goldeneye. A noter les jolies petites ouïes latérales au niveau du capot avant, qui nous rappellent fortement la BMW 507. Les versions 6 cylindres paraissaient encore plus musculeuse. Normal, le véhicule s’élargit de 5cm à l’arrière, et les voies de 7cm, avec une géométrie modifiée et des pneus plus larges. Le bouclier avant dispose d’une entrée d’air plus volumineuse, avec lame avant intégrée. Bien sûr, on a droit à la double sortie d’échappement chromée. Le côté sympathique et fun des 4 cylindres, laissait donc place à de la sportivité pure chez ce Z3 2.8L.

 


Le BMW Z3 est la première BMW à être construite hors d’Allemagne. Elle a été produite à Spartanburg en Caroline du Sud aux Etats-Unis, une usine qui fait aujourd’hui le bonheur de la gamme X. On pouvait craindre le pire côté finition, mais BMW s’est appliqué à ne pas trop descendre en gamme. Les matériaux durent dans le temps, les assemblages sont correctes, vous aurez même droit à une sellerie full cuir avec sièges électriques de série, sur ce modèle 2.8L. La position de conduite est parfaite, mais les sièges manquent de maintien latéral, le tableau de bord avec les traditionnels compteurs ronds est extrêmement lisible. Les bacs de portières sont par contre minuscule, mais la boîte à gants assez volumineuse à laquelle il faut ajouter deux rangements supplémentaires derrière les sièges. La capote électrique n’était une option indispensable, le maniement de cette dernière étant des plus simples, en tout cas, pour ce qui est de décapoter.

 


Notre modèle disposait donc du 6 cylindres en ligne 2.8L double vanos qui développe 193ch à 5500tr/mn et 280nm de couple à 3500tr/mn. Le véhicule mesure 4.05m de long, 1.74m de large, sa garde au toit est de 1.29m, et son empattement de 2.45m. Il pèse 1285kg et chausse du 225/45R17 à l’avant et du 245/45R17 à l’arrière. Le 0 à 100km/h est effectué en 6.9s et il croise à 225km/h. La consommation mixte est annoncée pour 9.4L au 100km (12.5L lors de notre essai).


Phase 1 (1995) :
1.8 8v de 115ch
1.9 16v de 140ch
2.0 24v de 150ch
2.8 24v de 192ch puis 193ch
M3.2 de 321ch

 

Phase 2 ( transition d’avril 1999 à juillet 2000) :

1.9 8v de 118ch
2.2 24v de 170ch
3.0 24v de 231ch
M3.2 de 325ch

 

Fin de carrière en 2003 après plus de 297 000 exemplaires produits.

 

Concernant le châssis, le BMW Z3 se dote d’un train avant de BMW Série 3 E36 avec combiné ressorts hélicoïdaux, bras triangulaire et barre de torsion stabilisatrice, mais d’un train arrière plus ancien datant des années 80, puisque repris de la Série 3 E30, avec des bras tirés obliques. De série le 2.8L s’équipe d’un système antipatinage mais surtout, d’un autobloquant mécanique.

 

  


Plus que les performances pures, ce 6 cylindres se distinguent par sa sonorité moteur et un couple conséquent disponible dès le bas du compte-tour. Le double Vanos est une des causes de cette disponibilité. Ce BMW Z3 2.8L est une machine qui fournit du plaisir en permanence, en balade ou en conduite sportive. L’amortissement a été raffermi, la direction est ultra-précise, mais ce qui surprend le plus, c’est ce train arrière qui veut s’amuser à chaque sortie d’épingle. Merci à l’autobloquant, qui fait son office en envoyant une grosse partie du couple sur la roue extérieure au virage. Ca apporte un surplus évident d’efficacité, mais cela n’empêchera pas à ce Z3 de pivoter à la demande. Des précautions s’imposent, surtout sous la pluie, et encore plus sur notre modèle d’essai avec son antipatinage déconnecté. Le BMW Z3 vous prévient gentiment que son popotin est sur le point de décrocher, et si vous insistez, il faut s’attendre à avoir sa dose de sensations fortes. Le moteur est plein comme un oeuf, la sonorité devient aigü dans les tours, mais la poussée reste linéaire. Il joue donc la carte de l’efficacité, mais sans brutalité. Pour le coup de pied au fesse, il faudra se tourner vers une mécanique plus pointue, celui du Z3M, avec son 3.2L de 321ch, qui prend 8000tr/mn. Plus polyvalent et moins cher à l’entretien, le Z3 2.8L vise un agrément de conduite parfait, quand vous cruisez (mode balade), mais également quand la route se libère et que votre pied droit vous démange. Ce n’est pas le plus radical des roadsters, mais certainement un des plus désirables du marché de l’occasion.

 

 

Conclusion :


      Vous avez atteint l’âge de raison, et l’envie vous prend de vous faire plaisir, en vous achetant une voiture plaisir, alors un choix conséquent s’offre à vous dans les petites annonces. Une youngtimer (Véhicule de 20 à 30 ans) sera alors la bonne solution, surtout avec un budget limité. Il faut bien se rappeler du mot « plaisir », avec un véhicule qui ne devra pas rouler tous les jours, et qui demandera un entretien un peu plus poussé que sur un modèle récent. Il faut s’attendre également à bricoler le week-end, et ne pas hésiter à inspecter le moindre bruit suspect. Plutôt très fiable à l’origine, le BMW Z3 n’est pas exempte de défauts. Capote à imperméabiliser dès l’achat, sellerie cuir à traiter en urgence, glissière de siège prenant du jeu, silent-blocs fatigués (bruit parasite du châssis et carrossage trop important des pneus), support de pont arrière, ABS défaillant, antipatinage déconnecté, système de freinage sous-dimensionné, usure des pneus plutôt rapide etc... Rien de grave, avec un tarif plutôt modéré des pièces détachés sur le net. Si vous êtes bricoleur, alors, le suivi de votre BMW Z3 ne sera qu’une formalité. Ne vous restera plus qu’à décapoter dès que possible, de mettre une casquette, et de profiter de tous les bienfaits d’un des plus excitants roadster du marché.

 

Novembre 2019