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BMW Série 7 V8 Bi-Turbo 750Li (version longue)

 


Limousine dynamique selon BMW


Présentation :


En 2001, BMW avait choqué son monde en sortant une Série 7 au look bien à part, imaginée par Chris Bangle. Malgré pas mal de controverses sur le vieux continent, cette Série 7 a été un véritable succés aux Etats-Unis ou dans les pays Asiatiques. Pour finir de convaincre les pauvres Européens que nous sommes, la marque à l’hélice présente aujourd’hui, en 2009, sa nouvelle Série 7 avec fierté en mettant un peu d’eau dans son vin et en lui redonnant une ligne un peu plus consensuelle mais néanmoins personnelle. J’ai eu l’honneur d’essayer la version essence la plus puissante pour l’instant, la 750i. Nous remercions pour l’occasion, Jean-Albert, le premier client Série 7 sur l’île qui nous a gracieusement prêté sa voiture personnelle.

 

 

Style :


Le vaisseau amiral de BMW ne donne plus dans l’excentricité mais n’a pas vraiment perdu en caractère quand on parle de style. Avec son énorme calandre avant, même le plus inculte des humains pourrait reconnaître le haricot de la marque à l’hélice. Plutôt immense avec ses 5.21m, cette Série7 parait tout de même racée grâce à un côté assez massif et une ceinture de caisse assez haute. J’apprécie particulièrement l’arrière du véhicule avec ses deux sorties d’échappement rectangulaires parfaitement intégrées au bouclier. Les jantes de 19 pouces noires anthracites parfaient l’ensemble et lui donnent définitivement un côté dynamique. Opposée à la statuaire Mercedes Classe S, l’élégante Audi A8 et maintenant à la consensuelle Lexus LS, la BMW impose donc ses muscles pour une clientèle d’âge mûre mais plutôt sportive.

 


Intérieur :


Vous vous imaginez bien qu’à ce niveau de gamme, il devient très difficile de critiquer quoi que ce soit. D’abord, la planche de bord est bien dessinée, l’ergonomie parfaite, la position de conduite idéale, la finition excellente et la qualité des matériaux au dessus de tous soupçons. J’exagère me direz-vous, et bien non, on se sent bien dans cette BMW à l’avant comme à l’arrière avec un espace aux jambes à peine croyable. De plus, le cuir et le bois achèvent de nous mettre dans une ambiance très grand luxe. Vous voulez vraiment un défaut ? Je ne sais pas moi, un équipement infini dont je n’ai pas pu exploiter le quart, un système iDrive que j’ai préféré ne pas chatouiller. A part ça, je ne vois rien.

 


Techniques et tarif :


Le moteur est donc un V8 4.4L Bi-Turbo qui dévellope 407ch à 5 500tr/mn et 600nm de couple à 1750tr/mn. Le 0 à 100km/h est avalé en 5.2s et les 250km/h(auto-limitée) sont atteint en un clin d’œil. La consommation est annoncée à 11.4L en conduite autoroute (comptez plutôt 15 litres en conduite normal dans la vie de tous les jours). La structure du chassis est composée d’acier à haute limite d’élasticité pour un poids moindre.


Imaginez le véhicule le mieux équipé que vous ayez connu et ajoutez le système d’aide au stationnement Side view avec caméra, l’écran 10,2 pouces « Black Panel », le système iDrive pour les différentes fonctions à bord, la direction active avec essieu arrière directionnel, le contrôle dynamique avec fonction Confort, Normal, Sport ou Sport+ qui agit sur les suspensions pilotées, la direction et la boîte de vitesse pour plus de rapidité, le régulateur de vitesse avec contrôle des distances de sécurité, l’affichage tête haute, le système Night Vision avec détection des piétons de nuit, le système audio avec disque dur, la climatisation quatre zones, les sièges massants et la lecture des paneaux de limitation de vitesse. Tout ça pour un tarif de 141 500€TTC chez HG Automobiles.

 

  

 

Impression à l’essai :


Cette fois-ci, c’est promis, je suis prudent. Un véhicule de plus de 140 000€ à l’achat à la Réunion, ça se respecte surtout quand on ne peut pas le rembourser. J’ouvre le véhicule, je rentre à bord et je cherche désespérément à introduire la télécommande quelque part. Mais non imbécile, le véhicule est déjà prêt à partir. Range la clef dans ta poche et appuie sur start. Le volant se remet en position de conduite et le V8 fait entendre sa magnifique musique. La boîte auto à impulsion est un véritable plaisir à manier. Pour les manœuvres, j’essai de comprendre ce qui s’affiche à l’écran couleur. On est guidé au millimètre près grâce à une caméra latérale. Je commence doucement ma balade en me dirigeant vers le port de Ste-Marie et je fais connaissance petit à petit avec la belle du jour. Avec ses jantes que l’on jugera raisonnable pour ce genre de véhicule (19 pouces), la BMW Série 7 est d’une douceur infinie avec ses occupants. Je n’ai pas eu à me plaindre du confort. Il est vrai, je suis resté plutôt sur les grands axes. Petit arrêt au bord de la rive pour faire quelques clichés, la porte se ferme toute seule. Inutile de la claquer. Pareil pour le coffre. J’ai définitivement un problème d’adaptation avec autant de luxe. Je ne me plains pas, loin de là, mais cette voiture n’arrête pas de me surprendre, c’est tout. Allez, on corse un peu les choses et on emprunte la quatre voies pour dégourdir les pistons. Je suis en position automatique sport et je vois l’aiguille du compteur qui affiche 180km/h. Je venais tout juste de quitter la voie d’accélération pourtant. Sur le mode sport, la direction est raffermie, les suspensions durcissent et la boîte prend un peu trop de temps pour engager le rapport supérieur. J’emprunte la route de Bois-Rouge et je me remets en mode normal pour un peu plus de douceur. La boîte auto est vraiment instinctive et passe les rapports à bon escient dans cette position. Le V8 4.4L Bi-turbo n’a aucun mal à propulser les plus de deux tonnes de la bête. Le moteur est tellement fringant et la direction tellement souple, qu’on se croirait dans une berline de moyenne gamme, si on oublie le luxe qui nous entoure. La direction justement que j’ai trouvé beaucoup trop souple à mon goût avec un point milieu pas assez marqué. Même si cette série 7 se conduit avec une facilité déconcertante, j’ai du mal à être aussi précis qu’à l’habitude. Les sensations ne sont pas assez précises et je préfère me fier aux informations que me procure mon bassin pour chatouiller un peu ce mastodonte. Rien à redire et il faudrait que je sois imprudent pour apercevoir les limites de cette limousine. Même avec une telle masse à manier, on arrive difficilement à sentir l’inertie de la voiture dans les virages. De plus, l’armada électronique qui veille sur votre bonne santé sera là en cas d’optimisme. Bref, je m’arrête encore un instant pour admirer l’imposante berline avant de redescendre tranquillement sur la côte. Je passe en mode séquentielle pour m’amuser une dernière fois et je m’aperçois que l’on passe les rapports comme en compétition, d’une manière logique donc, je tire pour le rapport supérieur et je pousse pour rétrograder. Je réveille les 407ch qui se cache sous le capot pour la dernière fois en prenant soin d’ouvrir les vitres afin d’apprécier le son du jolie V8. Cette balade aurait été parfaitement tranquille si l’ordinateur de bord et son système de lecture des panneaux ne m’avait pas prévenu à chaque fois que j’avais dépassé la vitesse limite. Enfin, je préfère encore être sous surveillance avec ce genre de voiture.

 


Conclusion :


Je remercie encore le propriétaire de cette BMW Série 7 de m’avoir permis de goûter pour un instant au luxe des privilégiés. Pas la peine de vous mentir, moi qui détecte assez vite les petits défauts de l'automobile moderne, je reste un peu sans voix cette fois-ci. Une direction un peu flou en mode normal, une technologie de pointe qui faut apprendre à maîtriser en lisant le mode d’emploi et un encombrement certain en ville, je n’ai pas trouvé autre chose à dire. Maintenant, si on devait la féliciter, je plébisciterai le moteur absolument fabuleux tout en force et en puissance, une boîte auto de premier choix, un confort appréciable, une finition excellente et une facilité de conduite déconcertante. En ce début de carrière, vous pourrez vous l’offrir avec le 3.0D de 245ch ou le fabuleux V8 4.4L Bi-Turbo de 407ch.

 


Février 2009